“Lors de notre dernière entretien, tu nous avais dit qu’un nul serait un exploit, comment peux-tu donc qualifier cette victoire ?
On a déjoué les pronostics, cette victoire c’est surtout la porte ouverte à tous les espoirs de maintien en ayant fait un résultat particulièrement compliqué, difficile à obtenir mais réussi chez le quatrième du classement. C’est la preuve qu’avec un groupe potentiellement diminué, avec beaucoup de discipline, de rigueur et surtout de qualité de solidarité, on peut poser des problèmes à de très bonnes formations. C’est surtout l’espoir qui demeure, une bonne opération comptable pour ce week-end en vue du maintien.
Peux-tu nous raconter le match.
Brièvement. On fait une entame pas très bonne, on est mené 5-2, et on parvient à réagir comme il faut, en resserrant dans un premier temps les mailles défensives avec un Anthony Carette qui commence son récital. Et puis, on se lâche davantage en attaque en variant les rythmes et en jouant les coups à fond sur contre-attaque et on fait un très bon deuxième quart d’heure pour arriver à 19-13 en notre faveur. En deuxième mi-temps, on savait qu’on aurait certainement des périodes plus difficiles. Notre but, c’était de garder notre principe de jeu, de neutraliser les ailiers et d’être plus vigilant sur François Woum-Woum qu’on a pu, par séquences, prendre en individuelle. Notre salut vient surtout de la défense, on est resté soudé et performant. Et puis, à la fin de match quand ils reviennent à –2, je pense que c’est Arnaud Bastard sur son aile qui nous soulage beaucoup pour obtenir le gain.
Lorsque l’équipe de Saintes est revenue à -2 en fin de match, est-ce que tu as eu peur de revivre le même scénario que la semaine dernière ?
Je ne vais pas faire le fanfaron, je vais dire oui, forcément, on a vécu une expérience dommageable la semaine avant, donc on y a forcément tous pensé, mais on a essayé de faire le contraire en étant beaucoup plus disciplinés, rigoureux, patients en attaque et surtout encore plus soudés en défense, et il y a un ou deux arrêts décisifs d’Anthony, qui font tourner la roue en notre faveur.
Quel bénéfice le groupe va tirer de ce match ?
Que du bien sur le moment présent. Tout le monde était très satisfait vu les circonstances, donc j’espère beaucoup de confiance et puis surtout l’envie de vouloir aborder les matchs qui restent avec les mêmes arguments, beaucoup de générosité et de discipline, parce qu’il a aussi fallu avoir des séquences où on jouait bien, donc ça remet pas mal de confiance dans la tête de plusieurs joueurs. Ce n’est pas une expérience négligeable pour les plus jeunes, pour leur expérience, pour leur maturité.
A titre personnel que ressens-tu ?
J’ai peur d’être trop bavard. Le sentiment d’un travail fait, d’avoir su tenir un discours mobilisateur, donc d’avoir réussi malgré les circonstances à obtenir un résultat positif. Alors, bien sur, ça pourrait être une réponse beaucoup plus acerbe comme d’autres ce sont permis de le faire une semaine auparavant. Mais moi, je sais ce que je fais depuis longtemps. Je sais aussi les liens et les rapports qui m’unissent avec mes joueurs et je pense que c’est à l’intérieur qu’on parviendra à trouver le juste équilibre en terme de relations. Donc, je dirai que c’est surtout par rapport à eux que je veux partager ces sentiments là. Maintenant les critiques venant du public, elles ne me touchent pas, elles me font mal, mais elles ne me touchent pas, dans la mesure où je n’ai pas de compte à leur rendre, je sais ce que j’ai accompli jusqu’à présent. Et, j’ai une ligne de conduite à tenir et je sais ce qu’il faudra faire pour y parvenir, donc je ne me concentre que là-dessus et j’aurai le moment opportun, je l’espère, pour dire le fond de ma pensée, plus tard, pour le moment ce n’est pas l’essentiel et l’urgence. Je veux surtout pour le prochain match contre Gonfreville qu’il n’y ait que des gens qui viennent pour nous soutenir, pour être unis derrière nous et nous aider. C’est un match piège par excellence. Les médisants, les gens qui critiquent, je préfère qu’ils ne soient pas à la salle.”
Xavier BOLLIER.